Le périple de Ayden Maro : Episode 2

Ayden se réveille difficilement. Une vive douleur lui vrille le crâne. Il ouvre les yeux doucement et essaie de tourner la tête pour voir ce qu’il se passe autour de lui. Dès le premier mouvement, la douleur se fait plus intense. Il se repose dans un grognement et attend un petit peu avant de réessayer. Après quelques secondes il essaie de nouveau. La douleur est toujours présente mais il commence à la supporter. Il regarde doucement à droite, puis à gauche. Il est toujours dans son vaisseau minier mais ce dernier à l’air d’avoir subi beaucoup de dégâts. Des câbles pendent un peu partout et le côté droit de l’appareil, là où le monstre à frapper, est enfoncé. Ayden remarque aussi que son casque est brisé à l'endroit où sa tête a cogné. Quand il voit ça, un frisson d’angoisse le traverse. Si l’air n’est pas viable là où il se trouve, sa survie risque d’être compromise. Après avoir passé en revue son vaisseau, il se met en tête de sortir afin de voir où il a atterri. Il regarde par le hublot du vaisseau, lui aussi brisé et fendu de toutes parts, et aperçoit de la végétation.

Dans un premier temps, Il essaie de décrocher son harnais qui le retient solidement au siège. La sangle a tenu bon malgré les chocs que le vaisseau à subit. Ayden se dit qu’il a eu énormément de chance de s’en sortir sans grosses blessures. Lorsqu’il l’actionne, le harnais se détache tout seul. Ayden s’extirpe de son siège puis se dirige vers la porte latérale du vaisseau. Celle-ci est un peu enfoncée et risque de s’ouvre difficilement. Il pousse de toutes ses forces mais elle résiste.

- Aller, ouvre-toi saloperie !

Ayden recule de quelque pas et met un bon coup d’épaule dedans. La porte s’ouvre d’un coup et, emporté par sa vitesse, le garçon s’étale par terre de tout son long. Il grogne en se relevant. Une fois sur pied, il s’époussette puis regarde le paysage qui s’offre à lui. Le lieu où il a atterri est tellement naturel et vert, il n’a jamais vu ça de sa vie. Une forêt s’étend à perte de vue devant lui. À sa droite, un chemin de terre se dessine, menant à une destination inconnue. Ayden prend une grande goulée d'air frais et rigole.

- On verra bien si je crache du sang dans les prochains jours mais pour le moment qu’est-ce que ça fait du bien !

Le jeune homme n’a pas le temps de profiter de son statut de survivant, que des bruits de pas lointains se font entendre depuis le chemin de terre. Il réagit très vite sans trop réfléchir et se précipite aussi vite qu’il le peut derrière un rocher se trouvant un peu derrière le vaisseau. Il guette l’origine du bruit en se demandant sur quoi ou sur qui il va tomber. Il préfère être prudent même si les bruits de pas semblent humains. On ne sait jamais.

Quelques secondes plus tard, deux formes sortent enfin du chemin. Il s’agit bien d’humains, un homme et une femme. Cependant leur accoutrement est très peu commun. Les deux ont le crâne rasé de près et le torse nu. La femme a les seins recouverts d’un bandage faisant plusieurs fois le tour d’elle. Des dessins spéciaux couvrent leurs visages et leurs deux bras. L’homme en possède un en plus sur ses pectoraux musclés tandis que la femme en a un grand sur le ventre. Ayden ne sait pas du tout ce qui est représenté mais ça leur donne un air vraiment impressionnant.

Les deux ont quelque chose dans leur dos, attaché par une sangle en peau mais Ayden n'arrive pas à savoir ce que c'est. Le duo porte des pantalons en toile légère et des genres de sandales faites artisanalement. Chacun d'eux tient un long bâton sculpté en guise de potentiel arme. Le jeune homme ne sait pas vraiment quoi faire. S’ils sont dangereux, sa situation risque de se compliquer très vite. Il choisit d’attendre de voir ce qu’il va se passer. S’il y a un problème, il foncera droit dans la forêt et tentera de les semer.

Le duo arrive à côté du vaisseau. Ils commencent à regarder un peu autour avant que la femme s’avance et regarde à l’intérieur de l’engin. Après petit moment, elle ressort et s’adresse à son collègue.

- Il est totalement vide. La personne qui était dedans est partie. Mais je pense qu’elle est encore vivante.

L’homme hoche la tête et prend la parole.

- Il faut qu’on le retrouve. On ne peut pas se permettre d’avoir un étranger qui se promène librement sur nos terres. Imagine qu’il appel des renforts, ça peut très mal se finir.

Le duo a un accent spécial quand il parle. Ayden se demande vraiment où il a bien pu atterrir. Le garde pose sa main sur le sol et regarde fixement quelque chose qu’Ayden n’arrive pas à distinguer. Soudain, il fixe le rocher derrière lequel il est retranché. Ayden prie pour qu’il n’ait pas été repéré. L’homme se redresse et fait quelques pas en direction de la cachette. Il continue à fixer intensément et se met en position de garde. Ayden transpire à grosses gouttes sous la pression. Doit-il partir en courant ? Où attendre encore un peu en espérant qu’ils repartent d’où ils sont venus ?

Le garde continue son avancée prudente en direction de la cachette d’Ayden. Ce dernier est replié sur lui-même, les yeux fixés sur l’endroit par lequel son adversaire va se montrer, se préparant à agir.

L’homme est arrivé devant le rocher, il ne voit pas Ayden, pour le moment mais il lui suffit de faire un pas de plus pour l’apercevoir. Ayden ne voit plus l’homme et ne sait donc pas ce qu’il se passe. La tension est à son comble.

- Ajay ! Viens voir. Je crois que j’ai trouvé quelque chose.

L’homme râle dans sa barbe avant de faire demi-tour pour rejoindre la femme. Ayden soupir de soulagement. Il n’attend pas de savoir ce qu’ils ont trouvé et fonce en direction de la forêt. Il boîte un peu à cause de sa prothèse mais arrive vers les premiers arbres. Il jette un coup d’œil derrière lui et remarque que l’homme et la femme ont entendu les bruits de pas et sont ressortis du vaisseau. Ils prennent ce qu’ils ont dans le dos, un bout de bois fin qu’ils portent à leurs bouches. Ils soufflent et deux projectiles partent en direction d'Ayden qui reprend sa course. Les projectiles tapent l’arbre qu’il vient de dépasser. Il ne veut pas savoir ce qu’étaient ces armes et préfère accélérer le pas malgré qu’il soit affaibli à cause de l’accident. Il ne pourrait pas affronter deux personnes en combat. Il court à travers les arbres et les hautes herbes sans trop savoir où ça va déboucher, les branches lui fouettent les bras et le visage mais il continue. Il entend des bruits de pas au loin derrière lui mais ils ne semblent pas le rattraper.

Après 15 minutes de course soutenue, Ayden est totalement perdu. Il se pose derrière un arbre et écoute la forêt. Il n’entend plus aucun bruit de pas. Il n’y a même plus aucun bruit tout cours à part ceux de la forêt.

- Mais où est-ce que j’ai bien pu atterrir sérieusement ? Je suis passé du centre sombre d’Horizon à un endroit rempli de végétaux où des indigènes à moitié à poil veulent ma peau.

Il essaie de se repérer un peu mais la forêt est vaste et dense. Les arbres se ressemblent tous et aucune direction n’attire son attention. Il choisit de continuer dans la direction où il allait à la base.

Quelques minutes plus tard, il arrive dans une petite clairière très jolie. Des fleurs colorées y poussent, bercées par une légère bise. Ayden la traverse prudemment en regardant tout autour de lui. Il remarque de l’autre côté de cet endroit un camp. Il se rapproche un peu et découvre une tente, posée à côté d’un étendage en bois où des habits en peau sont en train de sécher. Il ne sait pas si le camp est occupé mais il se dit que ça vaut le coup de jeter un œil. Il commence à avoir faim et aimerait bien trouver un peu de nourriture. Il progresse lentement en direction du camp, tout en écoutant attentivement pour capter le moindre signe de présence. Mais rien à signaler, les environs restent très calmes.

Une fois au camp il regarde un peu partout. Le camp est mis en place autour d’une tente. Un rassemblement de bois éteints est placé juste à côté. Il forme probablement un feu de camp à la base. L’étendoir en bois a été construit artisanalement, Ayden voit bien que les bois ont été récupéré dans la forêt et taillé ici. La personne qui doit vivre ici doit être un chasseur ou quelque chose comme ça. Il fouille dans la tente mais ne trouve rien de bien intéressant à part quelques couvertures en fourrure et des effets personnels. Il ressort et s’approche de l’étendoir. Là, un peu cachés par les vêtements, des bouts de viandes sont en train de sécher. Tout content, il choisit les plus secs et les fourre dans sa poche.

- Enfin un peu de chance aujourd’hui, ça fait du bien !

Il reprend sa route et sors du camp. Il a à peine fait quelques mètres que sa prothèse se prend dans un genre de corde. Il n’a pas le temps de dire quoi que ce soit qu’il est tiré en arrière, trainé sur un mètre, avant d’être suspendu la tête en bas comme un vulgaire bout de viande, la prothèse accrochée au bout d’une corde. Il jure en regardant autour de lui.

- C’est pas vrai putain. Ça arrive qu’à moi ce genre d’emmerde !

Il essaie de se redresser pour se décrocher mais il n’est pas assez souple pour atteindre la corde. Il reste là durant quelques secondes avant de comprendre qu’il pouvait se libérer très simplement. Il a juste à détacher sa prothèse et partir sans. Son escapade va être plus dure mais ça vaut mieux que d’attendre qu’un des indigènes le retrouve. Ne pouvant pas remonter son pantalon, il décide de le baisser jusqu’aux attaches se trouvant sur sa cuisse. Après avoir lutté un petit moment, il réussit à les atteindre. Au moment où l’attache est défaite, la gravité reprend le dessus et il s’écrase au sol. L’impact lui coupe le souffle, il tousse quelquefois avant de réussir à inspirer correctement. Il est là, au sol quand des bruits de brindilles qu’on écrase lui viennent aux oreilles. Quelqu’un arrive sur lui. Il essaie de se redresser mais il est encore sonné par le choc. Il regarde autour de lui mais ne sait pas d’où la personne arrive. Soudain, une voix se fait entendre.

- Qu’est-ce que j’ai là ?

La voix vient de derrière lui. Il se retourne mais n’a pas le temps de voir son interlocuteur qu’il sent quelque chose lui piquer le cou. Etonné, il se touche à l’endroit de la piqure et sent un projectile planté dans sa peau. Il le retire et l’observe, il s’agit d'une petite pointe fixée sur un mini-bout de bois d’à peine quelques centimètres. Sa tête commence à tourner et il se met à voir flou. Une forme humaine se présente devant lui. Il essaie de concentrer mais son esprit est tout embrouillé. Il entend seulement :

- Ne t’inquiète pas, tu vas juste faire un bon dodo.

Sur ces mots, Ayden sombre de nouveau dans l’inconscience.

A suivre …