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Le périple de Ayden Maro : Episode 3

  • Photo du rédacteur: Théo Valet
    Théo Valet
  • 22 févr. 2021
  • 8 min de lecture

Ces yeux essaient de s’ouvrir mais ces paupières sont si lourdes. Il n’arrive à percevoir que des formes marron et verte qui défilent devant ses pupilles. Il est tiré par une force invisible qui le traîne en le tenant par sa seule jambe valide. Son esprit est bien trop embrumé et il n’arrive pas à rester éveillé assez longtemps pour en voir plus. Ces paupières se referment et il sombre de nouveau dans l’inconscience.


Quelque temps plus tard, le jeune homme commence à de nouveau émerger. Ces paupières semblent peser moins lourd et il essaie donc d’entrouvrir ces yeux. Il se rend d’abord compte qu’on ne le traîne plus par terre, il est désormais porté solidement par deux hommes. Il essaie de tourner la tête mais elle refuse de bouger, il se contente donc de regarder devant lui. D’après ce qu’il voit, il traverse un couloir assez sombre. Les murs semblent être en bois et il sent que le sol est en pierre étant donné le son que produisent ses pieds qui traîne par terre. Au bout de quelques minutes, il entend une porte s’ouvrir. Un homme à la voix grave prend la parole.


- Ah, je crois que notre fuyard commence à se réveiller.


Les deux hommes qui le portent le font entrer dans une pièce avant de le poser sur un lit.


« Mmh, il est confortable ce matelas » pense Ayden, encore dans les vapes.


- Bienvenue dans ton nouveau chez toi.


C’est le deuxième homme qui parlait, d’une voix plus neutre. Ayden, laisse ces paupières se refermer et se sent encore partir. Avant de totalement lâcher prise, il entend :


- Dors bien mon grand, t’es ici pour un petit moment.


Il émerge plus tard et ne sait pas du tout combien de temps il a encore dormi. La substance qu’on lui a injectée est sacrément puissante en tout cas. Après avoir passé en revue ce qui se trouvait devant lui, il conclut qu’il se trouvait dans une cellule. Elle était très peu meublée et très sombre. Le jeune homme était couché sur un lit de camp. A côté de lui se trouvait une petite table avec lampe à huile posée dessus. La pièce était éclairée seulement par un trou dans le mur barré par des barreaux en bois épais. En essayant de se relever, Ayden remarque qu’il n’avait pas sa prothèse.


- Quelle bande salopard !


Il arrive tant bien que mal à se mettre sur une jambe et sautille jusqu’à la porte en bois.


- Eh ! Y a quelqu’un ?


Aucune réponse.


- Sortez-moi de là et rendez-moi ma putain de prothèse !


Pas le moindre bruit. C’est comme si on l’avait jeté là et que tout le monde avait quitté les lieux juste après.


- Quelle journée de merde. Franchement, je suis verni.


Ayden se retourne et observe le trou dans le mur qui lui sert de fenêtre.


- Bon s’il n’y a personne, ça veut dire que j’ai le temps pour essayer de m’échapper d’ici.


Il se dirige vers les barreaux de sa fenêtre. Sa cellule donne sur une forêt, probablement celle où il s’est fait prendre. Au loin, il entend des discussions et des bruits de personnes qui travaillent ou, en tout cas, qui vaquent à leurs occupations. Après avoir espionné ce qui se passait dehors, il commence à étudier la résistance des barreaux. Les quatre premier ne bougent pas d’un pouce, mais le cinquième a un peu de jeu. Il tire, puis pousse et recommence pour essayer d’agrandir le défaut. Le barreau reste solidement ancré, mais Ayden ne désespère pas.


Au bout de dix bonnes minutes et après avoir alterné entre phase de dégondage de barreau et phase d’écoute de ce qu’il se passe autour de lui, Ayden commence à être satisfait du résultat. Le barreau retors bouge désormais de quelques centimètres à chaque aller-retour. Encore quelque temps et il sera possible de totalement le retirer de son encoche.


- Aller ! Encore un petit effort !


Le jeune homme sue à grosses gouttes et son t-shirt est trempé. Mais il tient bon et continue avec énergie sa tâche. Après un moment, le barreau émit un craquement. Le soutiens du mur a lâché et il se retrouve avec le barreau dans les mains.


- Enfin !


Il essaie sans plus attendre de se glisser à travers le passage qu’il a créé… Mais reste bloqué. Le passage est encore trop étroit et son corps n’a pas la place pour passer.


- Putain. Faut encore que j’enlève un barreau.


Il réfléchit un instant à un moyen d’être plus rapide dans sa tâche. Il comprend vite que s’il place le barreau qu’il a retiré entre le deuxième barreau et le mur, il peut créer un levier qui pourrait faire sauter le barreau. Il exécute son idée et se met à tirer de toutes ses forces. Le bois bouge, mais de quelques ridicules millimètres.


« Au moins il bouge », se dit Ayden.


Le jeune homme relâche ses muscles, prend une grande inspiration, et recommence avec encore plus d’entrain. Cette fois-ci, il entend un léger bruit de craquement. Il recommence son action précédente en essayant de mettre encore plus de force. Le barreau en bois sort petit à petit de son logement. En répétant l’action une troisième fois, le barreau se détache totalement et tombe à terre bruyamment. Le jeune homme s’immobilise et coupe même sa respiration.


« Bonjour la discrétion ».


Il sonde les alentours à la recherche du moindre bruit qui trahirait l’arrivé d’un potentiel garde. Mais rien, personne en approche, même les autochtones dehors continue de vaquer à leurs occupations. Il jette un des deux barreaux par l’ouverture puis saisit le rebord de la fenêtre et sort à l’air libre.


« Bon, où est-ce que je suis et par où je me tire d’ici ? »


Il se met contre un mur et réfléchi un instant à la question. Il ne peut pas se permettre de se faire capturer à nouveau. Ces gens risquent d’être bien moins laxistes s’ils l’attrapent en pleine évasion.


Au loin, il voit la forêt qui entoure tout le village.


« J’ai bien plus de chance de leur échapper si je disparais dans la nature. »


Il ramasse son barreau et s’en sert comme béquille pour se diriger vers le chemin de terre qui se perd dans la végétation. Le chemin est un peu escarpé, mais il devrait s’en sortir avec un peu de volonté.


- Arrête-toi.


Ayden se fige instantanément. Il connaît cette voix, il l’a déjà entendu.


- Je ne le répéterais pas. Soit tu te rends, soit je te mets hors d’état de nuire et je te ramène.


Le fugitif se retourne et reconnaît directement l’homme qui se trouve devant lui.


- Je me disais bien que j’avais déjà entendu cette voix. T’es le mec qui est venu me chercher dans mon vaisseau avec ta copine.


L’homme continue de l’observer avec son regard autoritaire et inflexible.


- Je me nomme Ajay, je suis le chef de la garde du peuple Lahar.


- D’où ce regard si autoritaire. Moi c’est Ayden. Et je ne suis pas censé être là, je veux seulement repartir…


- Désolé, mais tu vas d’abord devoir passer devant notre chef avant de faire quoi que ce soit.


Ayden baisse la tête en soupirant.


- Ecoute, je veux seulement rentrer chez moi.


- On ne peut pas avoir confiance en toi pour le moment. Rien ne nous dit que tu es bienveillant.


- J’ai échoué ici dans un vaisseau minier, j’ai vraiment la tête d’un gars dangereux ?


- Je ne sais pas. Dans tous les cas tu vas me suivre pour qu’on mette ça au clair.


Le jeune homme commence à sentir son sang bouillonner.


- Je préfère tenter ma chance et ne pas t’écouter.


Avec un sourire en coin, Ajay sort son bâton de combat de son dos et se met en position de combat.


- J’espérais que tu dirais ça.


Ayden fronce les sourcils et prend son barreau en guise d’arme de fortune. Il se met lui aussi en position de combat.


« J’ai pas intérêt à me louper. Ça risque d’être technique avec ma jambe en moins. »


Ajay ne perd pas de temps et charge directement son adversaire. Ayden se prépare à l’impact et lève son barreau. Le choc est rude et les deux armes vibrent violemment en s’entrechoquant. Ayden est poussé en arrière et chute sur les fesses. Il n’a pas le temps de se redresser qu’Ajay enchaîne avec un coup du haut vers le bas en direction de la tête d’Ayden. Ce dernier arrive à se protéger à la dernière seconde.


« Il est doué cet enfoiré. »


Ayden passe à l’attaque en profitant de sa position de faiblesse pour essayer de faucher son adversaire avec son pied valide. L’autre, énormément agile, bondit par-dessus sa jambe. Ayden ne désespère pas et enchaîne avec un coup de droite à gauche qui est contré par Ajay. Le barreau ricoche contre le solide bâton d’Ajay, se qui déstabilise encore plus Ayden.

Ajay réplique d’un coup dans le bras gauche d’Ayden. Ce dernier lâche son arme en criant. Fou de rage, il réussit à attraper le bâton de son adversaire avec son autre main et le tirer vers lui. Ce dernier, surpris, chute en avant et s’écroule à côté d’Ayden. Il se ressaisit rapidement et essaie de lui grimper dessus pour le rouer de coups. Mais l’autre se défend et lui envoie un coup de pied dans le torse. Le combat continue au sol et à main nue pendant encore quelques minutes. L’un comme l’autre ne veut pas lâcher l’affaire.


- Assez !


La voix surprit les deux combattants, elle venait d’à côté d’eux. Ils lèvent tous les deux la tête et remarque qu’un groupe de spectateur s’est formé autour d’eux. Au centre, se trouve une jeune femme au magnifique yeux vert. Elle est habillée avec de beau habits marron, probablement fais à la main. Ces cheveux sont frisés et coiffés d’une magnifique couronne en bois enlacés. Un morceau de cristal de Nuogène est incrusté en son centre.


A sa vue, Ajay se redresse, pose un genou à terre et incline la tête en signe de respect. Ayden, quant à lui, reste assis dans la terre en essayant de reprendre son souffle.


- Je suis la reine Inola, dirigeante du peuple Lahar.


« Je crois que j’ai trouvé la maîtresse des lieux » se dit Ayden.


- Relevez-vous messieurs, et arrêtez-moi ce combat ridicule.


Les deux hommes obéissent et se redressent rapidement. Ajay se met dans une sorte de position de garde-à-vous et ne bouge plus d’un poil. Ayden, lui, essaie de se mettre dans une position confortable pour tenir debout sur une seule jambe.


- Euh… Enchanté, moi c’est Ayden.


La reine continue de le fixer de son regard intense.


- J’ai cru comprendre que vous aviez causé pas mal de problèmes en ces lieux.


Elle patiente un instant avant d’ajouter.


- Mais je ne vous en tiens pas rigueur. Je vous demande de me suivre, nous continueront cette discussion dans un endroit plus adéquate.


Sur ces mots, elle fait un signe de main. Tout le cortège qui l’accompagnait se met en branle et commence à partir en direction du village.


« Elle en impose cette jeune femme. »


Le jeune homme ne rajoute rien et commence à sautiller pour suivre la reine et son cortège. Quand elle le vit sautiller d’une manière ridicule, elle s’adressa à sa troupe.


- Qui à la prothèse de notre cher ami ?


- C’est moi, ma reine.

Un petit gars avec la même allure que les autres se présente devant Ayden. Il tient la prothèse entre ces mains. Ayden le remercie et récupère son précieux bien. Il la fixe solidement et reprend la route en marchant aussi normalement qu’il le pouvait.

« Quel plaisir de retrouver ma prothèse ! » se dit-il.


Le cortège n’attend pas plus et se remet en marche en direction du village.


A suivre …

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